Du 8 au 28 Mars 2010 - LA CONTREBASSE
théâtre / salle Christian Bourgois - MC93 Bobigny
Texte Patrick Süskind
Traduction de Bernard Lortholary, Editions Fayard
Mise en scène Natascha Rudolf
Musique, jeu Hubertus Biermann
COPRODUCTION LIGNE 9 THEATRE, THEATRE DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES / SCENE NATIONALE AVEC LE SOUTIEN DE LA MC93 BOBIGNY ET DE L’EPCC DU CHATEAU DE LA ROCHE-GUYON
tarif plein 25 € / tarifs réduits de 9 à 17 €
DU LUNDI AU SAMEDI à 20 H 30 - DIMANCHE à 15 H 30 / RELACHE LES MERCREDIS ET JEUDIS
Théâtre / salle Christian Bourgois - MC93 - 1, bd Lénine 93000 Bobigny / Métro : Bobigny Pablo-Picasso /Parking gratuit et surveillé
Elle occupe toute la scène cette contrebasse comme elle occupe toute la vie du musicien qui partage sa vie avec elle. Ce musicien permanent de l’orchestre d’Etat, quasi-fonctionnaire au fond de la fosse voue une passion faite d’amour et de haine à son instrument et à la musique. Maniant l’auto-ironie et la dérision, creusant son désespoir au-delà de toute raison, il nous entraîne dans les dédales de ses obsessions, de son ambition frustrée, de sa solitude, de son impuissance à séduire. Le comédien Hubertus Biermann, contrebassiste de formation, livre avec une grande intensité ce parcours exubérant qui nous fait voyager sans cesse du rire à l’émotion.
La Contrebasse est un exemple magnifique – et rarissime – de théâtre contemporain devenu populaire : un texte noir, douloureux, à l’humour grinçant et qui reste pourtant accessible au plus grand nombre. Car il y est question à la fois de l’intime et du collectif, d’un être humain, dans ses grandeurs et ses petitesses, aux prises avec la machinerie sociale.
Hubertus Biermann est allemand d’origine, fils de prolos, désigné par le ciel et l’enfer pour le rôle. Courez-y.
A qui parle-t-il ? À « nous », bien sûr. C’est une causerie qui tient de Lacan, du clown Grock et d’un pauvre type. Léger accent inimitable, lettré, musculature de coureur de demi-fond, gueule d’un gars qui aurait échappé à l’usine, Biermann joue violent et juste, pas parce qu’il est contrebassiste : parce qu’il entend le texte. Il entend sa bêtise. Il entend sa tristesse.
Francis Marmande - Le Monde, 18 octobre 2008
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