Le livre
Qui est vraiment Ralf, le «comique venu du futur»? Et pourquoi
«Le Monde selon Ralf», le talk-show qu’il anime à la télévision, est-il de plus
en plus amer ? Quand Texas Jimmy Balaban, son agent, l’a découvert sur les
planches d’un café-théâtre de troisième zone, il était pourtant d’un
drôle…
Dexter D. Lampkin, un écrivain de science-fiction désabusé, et Amanda
Robin, qui joue les coaches mystiques, pensaient avoir bien peaufiné le
personnage. Le problème, c’est que Ralf ne sort jamais de son rôle. Comme
s’il était son rôle. Comme s’il venait vraiment du futur… et quel
futur!
Le pire que vous puissiez imaginer: la biosphère a été dévastée, l’air
est irrespirable, et les derniers représentants de l’espèce humaine se sont
réfugiés dans des centres commerciaux pressurisés. En un mot, l’homme survit sur
le vaisseau devenu fou d’une planète morte qu’il n’a pas su sauver.
Ralf
a-t-il été renvoyé dans le passé pour réveiller nos consciences? Est-il celui
dont nous avons besoin pour traverser l’inévitable «crise de
transformation» que nous devons affronter? Car ce qui est, est réel. Et
nous ne pourrons y échapper.
Dans ce sroman à l'humour ravageur, Norman Spinrad, l'auteur virtuose de Jack Barron et l'éternité, des Miroirs de l'esprit et des Années fléaux, met en scène notre époque avec intelligence et férocité face aux grands périls qui pèsent sur l'humanité et comme, dans Rêve de fer, poursuit sa réflexion sur son genre de prédilection, car Il est parmi nous est aussi le grand roman de la science-fiction.
L'auteur
Norman Spinrad est né le 15 septembre 1940 à New York. D’abord éditeur, puis auteur de nouvelles et de romans de fiction spéculative assimilée à la science-fiction, il vit entre Paris et New York.
Par ses vertus spéculatives, l’univers de Spinrad dépasse la
simple science-fiction de divertissement. Voilà pourquoi Fayard a choisi de le
publier hors collection SF. Pour faire connaître à un plus large public un
écrivain de génie jusqu'alors relégué à un genre dit « mineur
».
L’œuvre de ce cynique idéaliste est centrée autour des thèmes du jeu
psychologique, de la manipulation, des médias et du pouvoir. Auteur virtuose de
plus de trente romans incontournables, de deux anthologies et de quatre recueils
de nouvelles, il a écrit des préfaces de référence aux plus grands auteurs de
science-fiction et d’anticipation.
Il a souvent souffert de la censure,
rarement officielle (sauf dans le cas de Rêve de fer, en 1972, qui fut
interdit en Allemagne et en Angleterre), plus souvent masquée, qui a rendu
difficile, voire impossible l’édition de ses œuvres en anglais, sa langue
maternelle. Depuis Jack Barron et l’éternité, un classique aujourd’hui,
jusqu’à certaines de ses œuvres plus récentes.
Cela ne l’a pourtant pas
empêché de devenir une référence absolue pour des générations d’amateurs de
fiction spéculative, de littérature noire, critique et d’anticipation. D’autant
qu’il n’a cessé de questionner les règles de son art, notamment ses dérives
idéologiques possibles, notamment dans Rêve de fer et Il est parmi
nous.
C’est encore une fois le cas avec Il est parmi nous et Osama the Gun, dont l’édition originale se fera en français, chez Fayard, qui en gère les droits mondiaux. © Photo : Marc Bellini
La Presse
·
Alain Léauthier, Marianne,
23.05.2009
« Une SF littéraire et inventive, aussi politique que
dévergondée, délivrée de la foi prométhéenne dans le progrès des pionniers mais
attentive à pointer les menaces contemporaines. »
·
J-B Defaut, Le
Républicain lorrain, 26.04.2009
« A la
fois comédie cruelle et roman spéculatif hypnotique, Il est parmi nous
place le lecteur et l’humanité entière devant le choix écologique,
démographique et politique qui s’impose à elle : prendre ses
responsabilités et gérer la Terre avec raison ou accepter de voir la race
humaine crever à petit feu. A lire de toute urgence pour participer à
l’événement d’une conscience politique planétaire. »
·
Fabrice Lardreau, Transfuge,
mai 2009
« Inclassable, virtuose (…) ce
dernier livre entretient des résonances avec toute l’œuvre de Spinrad. (…) A
l’instar de Ballard et de l’école anglaise, Spinrad se sert des outils de la
science-fiction pour analyser la place de l’homme dans l’univers et la
dynamique des sociétés humaines.
Citation de Spinrad, tirée de
l’entretien :
« La littérature “générale” est trop focalisée sur l’intime,
la conscience, mais rarement sur les facteurs qui façonnent cette intériorité.
La vraie SF explore l’interface entre le monde intérieur de la conscience et le
monde extérieur, notamment dans le monde moderne des médias. (…) C’est
l’unité absolue entre royaume spirituel et matériel qui permet une connaissance
plus profonde de la réalité, de l’esprit humain. Ce niveau de conscience plus
élevé est la condition sine qua non pour le l’homme négocie avec succès
la crise de transformation à laquelle il est confronté. »
·
Pierre-Martin Baudry,
Chronic’art, mai 2009
« Il est parmi nous
revient de loin. Ecrit entre En direct (1994) et Bleue comme une
orange (1999), ce roman était scandaleusement resté inédit jusqu’à ce jour.
Toujours les même réflexes d’autodéfense panique face à une œuvre rebelle et
contestataire qui refuse de se plier aux diktats du marché. Evidemment, ça
n’est pas pour lui déplaire. »
·
Gérard Meudal, Le
Monde des livres, 3 avril 2009
« A quoi sert la
science-fiction ? Quand c’est Norman Spinrad, véritable classique de la
SF, qui se la pose, la réflexion promet d’être passionnante, mais elle risque
aussi de fâcher pas mal de monde. (…) Spinrad dénonce les dérives sectaires de
la science-fiction. (…) Il brosse un portrait féroce du monde du spectacle (…),
déplore la situation des auteurs contraints de collaborer à des émissions
débiles au détriment de la littérature… En fait, ce qu’il attaque, c’est
l’esprit de sérieux, celui qui pousse un auteur à devenir le gourou de ses
admirateurs ou celui des fans qui se croient investis de la mission de sauver
le monde. Aussi suggère-t-il que le meilleur recours contre la catastrophe vers
laquelle nous courons pourrait bien être l’humour, en imaginant la dernière
blague de l’humanité. »
· Cédric Fabre, Rolling
Stones, mai 2009
« Dommage que l’anticipation
reste un genre « mineur » : Norman Spinrad est tout bêtement
l’un des meilleurs romanciers américains contemporains, dont l’œuvre ne cesse
de dépasser ses propres limites, et qui est doté d’une acuité aussi terrifiante
que pertinente. »
·
Frédérique Roussel, Libération,
26 mai 2009
« Norman Spinrad, 68 ans, grand
maître de l’anticipation, se prend de front la communauté américaine des fans
de sci-fi. (…) La satire du petit peuple de la SF, au sens shakespearien, n’est
que l’arrière-ban, le décor chamarré d’une plus vaste fresque dans laquelle
l’auteur a mis beaucoup du charbon de son œuvre depuis trente ans.
« Prouesse de funambule, Spinrad parvient tout au
long du roman à maintenir Ralf sur un fil délicat entre le grotesque et le
sérieux. La flamme de départ se veut profondément comique, d’un comique acerbe
patiné avec sa verve familière, excellemment traduite. (…) En parallèle, un
être chemine souterrainement. Foxy Loxy, une junkie dépravée, (…) sert de
métaphore d’une société qui se dégrade lentement.
« “Comme me l’a joliment dit ma
traductrice, c’est le premier roman de méta-science-fiction. Ce n’est pas pour
les amateurs de SF. Il explique en partie la subculture du genre. Mais il
traite aussi d’Hollywood et du show-business, du clivage entre fantasy et SF,
des rapports entre mysticisme et science.” »
·
Michel Valentin, Le
Parisien, 18 juin 2009.
« La SF peut-elle sauver le monde ? En tout cas, elle ne
s’est jamais privée de nous prévenir que l’humanité s’engage sur une voie sans
retour. Norman Spinrad (…) laisse longtemps planer le suspense, souhaitant
manifestement davantage écrire sur la science-fiction que de la
science-fiction, un univers qu’il égratigne au passage. “J’ai écrit pour des
lecteurs qui se demandent ce qu’est le monde de la SF. (…) Je ne sais pas [si
la SF peut sauver le monde]. Mais je crois que l’absence de discussion dans le
monde réel des thèmes abordés dans la SF, comme la destruction de la planète,
est un manque de notre société. Le concept d’un meilleur avenir est une chose
centrale dans la SF. Sans ça, vous avez une civilisation en panne.” »
Sur Internet
http://www.magazine-litteraire.com/content/recherche/article?id=12114
http://bibliomanu.blogspot.com/2009_04_01_archive.html
http://www.scifi-universe.com/critiques/20092-45-il-est-parmi-nous.htm
http://www.laspirale.org/texte.php?id=210
http://www.laspirale.org/video.php?id=218
http://www.laspirale.org/video.php?id=221
http://www.cafardcosmique.com/Il-est-parmi-nous-de-Norman
http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2009/04/norman-spinrad.html
http://fictionaute.over-blog.com/article-32868826.html
http://www.hachette-livre.fr/mag/019/000000008477/rencontre-avec-norman-spinrad.html
http://www.livredumonde.net/index.php/module/critiques/cat/12/artid/702/il-est-parmi-nous.html
Norman Spinrad est l’auteur d’un
essai sur la notion de « crise de Transformation », idée centrale de
son roman Il est parmi nous, à retrouver sur :
http://generationscience-fiction.hautetfort.com/archive/2009/04/03/la-crise-de-transfornation.html
Heureusement, la reconnaissance de la science-fiction avance et il est toujours appréciable de voir que des éditeurs réputés daignent y accorder un peu d'intérêt. Et heureusement aussi, il se développe des réflexions universitaires qui montrent que la SF peut fournir une formidable matière à penser : http://yannickrumpala.wordpress.com/2009/07/18/que-faire-de-la-science-fiction-conclusion-provisoire/
Rédigé par : Yoda | 18 novembre 2009 à 18:50